Le vrai Benoît XVI ?

Parfois, on parle de Ratzinger, à mi-voix. C’était lui, qu’il a déconné… mais personne ne le sait… qui sait ? qui sait ?

Le père Silvano Fausti (1940-2015), jésuite, confesseur du cardinal ultra-progressiste Carlo Maria Martini, a déclaré dans sa dernière interview que en 2012 le Cardinal avait exigé de Benoît XVI qu’il se retirât. Fausti a également évoqué un « geste symbolique » de Ratzinger : la déposition en 2009 sur le mausolée de Célestin V du pallium qu’il portait le jour de son intronisation, exactement au milieu de son pontificat (2005-2009-2013).

La renonciation du Benoît XVI a porté un grand coup à la papauté, surtout parce que a été transformée en une sorte de Concile Vatican III. Et nous savons comment ça s’est fini (ou plutôt comment ça n’est pas encore fini).

C’est comme une expérience dialectique : d’abord le retour de la Tradition et du Moyen Âge, puis la libération, le pape François… oui, le Pape… François. Et ensuite encore un effort, comme l’a dit le Marquis.

Je ne sais plus quoi penser (ou quoi dire) : ça devient difficile de cacher la catastrophe. Au final, le pape François c’est le vrai Benoît XVI ; je parle bien entendu du Pape de Jean Raspail dans son fameux roman Le Camp des saints (1973) :

L’avion blanc du Vatican se posa seul, nettement détaché, avec plusieurs longueurs d’avance. Toujours et partout, l’avion du Vatican arrivait le premier. A croire qu’on le tenait prêt à partir jour et nuit, chargé de médicaments, de dominicains en jeans et de pieuses missives. Probablement volait-il à la vitesse supersonique des symboles. Pour l’équiper, le pape Benoît XVI se dépouillait de tous ses biens et des dernières apparences du luxe pontifical. Mais comme il survivait encore à travers le monde, surtout dans les paroisses les plus humbles et les plus arriérées, trop de catholiques bornés et superstitieux, incapables d’imaginer un Pape pauvre sans apparat, les dons affluaient aussitôt. Avec une régularité navrante, on le refaisait riche. Il voulait rester pauvre. Heureusement que l’avion blanc était là pour le tirer d’embarras ! Un Pape sympathique aux médias, qui avait épousé son époque. Bonne page de couverture ! On le décrivait se nourrissant d’une boite de sardines, avec une fourchette de fer, dans sa petite cuisine – salle à manger sous les combles du Vatican. Quand on songe qu’il habitait Rome, ville éclatante de santé, pétante d’une richesse bien gagnée au fil des siècles, on se dit qu’il y mettait vraiment du sien, cet unique Romain mal nourri. Il restait aussi quelques Romains indécrottables pour l’en mépriser vaguement […].
Le Vatican vient de rendre publique une déclaration de Sa Sainteté le pape Benoit XVI : “ En ce Vendredi Saint, jour d’espérance de tous les chrétiens, nous adjurons nos frères en Jésus Christ d’ouvrir leurs âmes, leurs cœurs et leurs biens matériels à tous les malheureux que Dieu envoie frapper à nos portes. Il n’existe pas d’autre voie, pour un chrétien, que celle de la charité. La charité n’est pas un vain mot, elle ne se divise pas , ne se mesure pas, elle est totale ou elle n’est pas. Voici venir l’heure, pour nous tous, de rejeter les compromis où notre foi s’est dévoyée et de répondre enfin à l’universel amour pour lequel Dieu est mort sur la croix et pour lequel il est ressuscité ”. Fin de citation. On apprenait également que sa sainteté le pape Benoit XVI avait donné l’ordre de mettre en vente tous les objets de valeur encore contenus dans les palais et musées du Vatican, au profit exclusif de l’accueil et de l’installation des immigrants.
[…] On ne pouvait rien attendre d’autre d’un Pape brésilien ! Les cardinaux voulaient un pape novateur, au nom de l’Église universelle, ils l’ont eu !

Ce n’est pas un hasard si le même Raspail a regretté la renonciation de Benoît XVI : « Cette nouvelle m’a attristé. Il m’a semblé devenir orphelin. Benoît XVI a restitué beaucoup de choses à l’Église, surtout à l’Église d’Europe. Il a mis un terme aux dérives de la liturgie, rétabli en grande partie l’existence du sacré, redonné une impulsion essentielle ».

Oui, mais ce n’était qu’un prix de consolation ; et maintenant ils veulent aussi reprendre l’os à ronger. Il s’agissait d’un plan ambitieux et prévoyant, nous devons le reconnaître. Beaucoup d’âmes ne sont désormais plus capables de distinguer le bien du mal. Alors finalement, je peux comprendre ceux qui se détournent de l’Église pour combattre au mieux le bon combat. L’important est d’éviter de tomber dans un autre paradoxe : on reste comme ça, épicuriens réflexifs

Lascia un commento

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *

Questo sito usa Akismet per ridurre lo spam. Scopri come i tuoi dati vengono elaborati.