J’ai remarqué qu’à partir d’aujourd’hui beaucoup de lecteurs français sont engagés à traduire avec Google Traduction ma critique à La lingua geniale de Andrea Marcolongo, publié à l’instant en France. Je pense que c’est plutôt évident ce que je crois de cette livre… mais ça sert à rien, croyez-moi, essayer d’arrêter le « phénomène éditorial » : vous aussi, vous devrez endurer le battage publicitaire.
Par ailleurs, mes remarques sont essentiellement « sémantiques », l’illogisme de certaines affirmations est tellement évidentes que j’espère que quelqu’un le remarquera même au-delà des Alpes.
En revanche, je souhaite que quelqu’un traduira ma critique (pourquoi, comme vous l’aurez compris, je ne suis pas un « locuteur natif ») ; je peux cependant signaler les énormités les plus embarassants.
En parlant de l’aspect verbal, Marcolongo insinue que les Grecs n’avaient pas la notion du temps et pour le prouver, paradoxalement, elle cite un passage du Timée dans lequel Platon, discutant précisément du temps, distingue clairement le présent, le passé et le futur.
L’Auteure confond les degrés apophoniques de la même racine (λειπ-, λιπ-, λοιπ- > λείπω) avec thèmes indépendants.
Marcolongo soutient que les étudiants sont forcés de traduire l’aoriste toujours avec le passato remoto [« passé simple »]. Ça n’existe pas ! Elle n’a apparemment pas encore trouvé un moyen de traduire l’aoriste, tant il est vrai qu’elle traduit l’indicatif aoriste toujours avec le présent (ἐπεθύμησα = j’aime).
Dans le cas de θνήσκω, Marcolongo dit d’abord qu’il n’a que le thème de l’aoriste (mais elle cite le verbe… au présent!), et alors qu’il n’admet que l’aspect présent (alors que il a un paradigme complet).
Marcolongo déclare qu’il est non seulement impossible de prononcer correctement le grec, mais que la musique de cette ancienne civilisation ne peut pas être reproduite. Mais à la place…
Enfin, Marcolongo considère le « principe de l’économie » de André Martinet comme une « banalisation » du langage, démontrant ainsi de n’avoir aucune notion de linguistique.