La dipendenza televisiva che ho contratto negli ultimi anni ha trasceso i confini nazionali e si è orientata verso le centinaia di canali disponibili sul satellite.

Ho avuto così la possibilità di accedere ad un osservatorio privilegiato, grazie al quale interpretare la realtà secondo criteri che, tuttavia, poco c’entrano con essa (anche se talvolta la situazione internazionale influenza la composizione dei canali, come dimostra le nuove reti in curdo o le emittenti ucraine anglofone).

In quanto spettatore compulsivo, a un certo punto mi sono in testa di immaginarmi come un alieno potesse interpretare la realtà umana basandosi esclusivamente su ciò che viene mostrato in tv. Ecco i risultati.

In primo luogo, il visitatore interstellare dovrebbe identificare il cittadino medio del mondo come musulmano. In effetti, non si può negare la netta preponderanza dell’Islam su tutte le altre religioni (in televisione, ovviamente).

Inoltre, in campo cristiano il cattolicesimo è a corto di munizioni (Noursat, Telepace…), mentre esercitano una forte influenza i predicatori protestanti in giacca e cravatta (o direttamente in maniche di camicia), che difficilmente sono in grado di offrire una parvenza di religiosità (soprattutto a un extraterrestre).

Il ricercatore venuto dallo spazio, abituato a catalogare i comportamenti umani in categorie schematiche, non potrebbe che identificare in questi chierici barbuti e impalandranati come sacerdoti universali. Tutti gli altri invece, verrebbero probabilmente inseriti nel filone del telemarketing, che rappresenta peraltro la seconda categoria dominante nel microcosmo televisivo

Dalla quantità di beni messi in circolazione (apparentemente senza alcuna mediazione), l’extraterrestre può prevedere che l’essere umano è un acquirente compulsivo e pigro, che possiede notevoli risorse economiche.

Anche supponendo che gli alieni abbiano un concetto di “denaro”, sarebbe complicato spiegare come i terrestri ottengano i mezzi per sopravvivere. Il ritratto della vita umana offerto dalla televisione è infatti quello di persone impegnate a gestire il dolore o un’enorme quantità di tempo libero.

La terza categoria di trasmissioni televisive, dopo la predica in diretta e le televendite, è infatti la telenovela: la vita nelle soap opera oscilla, come un pendolo, da un adulterio all’altro, e questa forza ha conquistato tutto il mondo (Afghanistan, Thailandia , Cipro, Dubai).

L’ultimo elemento che completa l’esistenza del cittadino medio universale è il calcio. Non parlo dello sport in generale, ma solo di questa forma di competizione che ha ereditato le virtù del culto, del teatro e della guerra. Non vogliamo parlare qui di un parallelo tra religione e calcio, perché ciò implicherebbe un declino della pratica religiosa, che si verifica solo in determinati settori delle società europee. Il paragone tra una partita di calcio e una funzione religiosa potrebbe apparire accettabile solo in una parte dell’emisfero; nel resto del mondo i confini sono ancora ben delimitati.

In conclusione, se l’extraterrestre dovesse identificare il cittadino medio del mondo in una persona reale, penso che, alla luce degli elementi evidenziati, la scelta debba ricadere su Karim Benzema, centravanti del Real Madrid. Perché è musulmano (di quelli che i giornali definiscono “moderati”); è ricco (e la sua ricchezza è accresciuta dagli introiti pubblicitari); non ha un’etnia ben definita (potrebbe viaggiare per il mondo senza farsi notare); ha una vita privata molto attiva (è coinvolto in scandali sessuali e faide familiari).

Inoltre, pur essendo un campione, Benzema possiede quell’aurea mediocritas necessaria a preservare l’equilibrio tra i diversi universi: calcio, religione, commercio e famiglia.

Parafrasando Curzio Malaparte, è il destino della Terra diventare Benzema, a meno di un’inversione di tendenza (a livello televisivo, ovviamente).

La dépendance à la télévision que j’ai contracté ces dernières années a outrepassé les frontières nationales et s’est orientée vers les centaines de chaînes disponibles sur le satellite.

C’est ainsi que j’ai eu la possibilité d’accéder à un observatoire privilégié, grâce auquel interpréter la réalité selon des critères qui, néanmoins, ont peu à voir avec celle-ci (même si parfois la situation internationale influence le nombre de chaînes, comme le montrent les nouveaux réseaux en kurde o les chaînes ukrainiennes en anglais).

Étant un téléspectateur compulsif, j’ai voulu deviner comment un extraterrestre pourrait interpréter la réalité humaine uniquement sur la base de ce qui passe à la télévision. Voici les résultats.

Premièrement, le visiteur interstellaire devrait identifier le citoyen moyen du monde comme musulman. En effet, il est incontestable la nette prépondérance de l’islam sur toutes les autres religions (au niveau télévisé, bien sûr).

Par ailleurs, dans le camp chrétien le catholicisme est à court de munitions (Noursat, Telepace…), tandis que exerçant une forte influence les prédicateurs protestants en complet (ou directement en manches de chemise), qui pourraient difficilement donner une impression de religiosité (et surtout pas à un extraterrestre).

Le chercheur venu de l’espace, habitué à cataloguer le comportement humain en catégories schématiques, ne pourrait qu’identifier les prêtres universels dans ces clercs barbus et emmitouflés.

Les autres, au contraire, seront répertoriés dans le groupe des télévendeurs, qui représentent la deuxième catégorie dominante dans le microcosme télévisé.

Par la quantité de marchandises mises en circulation (apparemment sans aucune médiation), l’extraterrestre peut augurer que l’être humain est un acheteur compulsif et paresseux, qui possède de ressources économiques importantes.

Même en supposant que les extraterrestres avaient un concept de « argent », de toute façon cela serait compliqué à expliquer comme les terriens se procurent de quoi survivre. Le portrait de la vie humaine offert par la télévision est en effet celui de personnes occupées à gérer affres du cœur ou une énorme quantité de temps libre.

La troisième catégorie d’émissions télévisées, après le sermon en direct et le téléachat, c’est en fait la télénovela : la vie dans les feuilletons télévisés oscille, comme un pendule, de un adultère à l’autre, et cette force a conquis le monde entier (Afghanistan, Thaïlande, Chypre, Dubaï).

Le dernier élément qui complète l’existence du citoyen moyen universel c’est le football. Je ne parle pas du sport en général, mais seulement de cette forme de compétition qui a hérité les vertus du culte, du théâtre et de la guerre. On ne veut pas parler ici d’un parallèle entre la religion et le football, car cela impliquerait un déclin de la pratique religieuse, qui se produit uniquement dans des secteurs des sociétés européennes. La comparaison d’un match de football et d’un service religieux, peut apparaître acceptable seulement dans une partie de l’hémisphère ; dans le reste du monde, les domaines sont toujours délimités.

En conclusion, si l’extraterrestre devait identifier dans une personne réelle le citoyen moyen du monde, je pense que, à la lumière des éléments mis en évidence, le choix doit tomber sur Karim Benzema, l’avant-centre au Real Madrid. Il est musulman (de ceux que les journaux appellent « modérés ») ; il est riche  (et sa richesse est augmentée par les recettes publicitaires) ; il n’a pas une ethnie bien définie (il pourrait faire le tour du monde sans se faire remarquer) ; il a une vie privée dynamique (il est impliqué dans des scandales sexuels et dans quelques querelle de famille).

En outre, tout en étant un champion, Benzema possède cette aurea mediocritas nécessaire pour préserver l’équilibre entre les différents univers : le football, la religion, le commerce et la famille.

Paraphrasant Curzio Malaparte, c’est la destinée de la Terre de devenir Benzema, à moins d’un renversement de tendance (au niveau télévisé, bien sûr).