Il y a quelques semaines, Netflix a dû « gronder » ses propres spectatrices pour leurs commentaires sexuellement explicites sur le tueur en série Ted Bundy, à qui la plate-forme de streaming bien connue a consacré un documentaire sérialisé, « conversations avec un tueur ».
I've seen a lot of talk about Ted Bundy’s alleged hotness and would like to gently remind everyone that there are literally THOUSANDS of hot men on the service — almost all of whom are not convicted serial murderers
— Netflix (@netflix) January 28, 2019
Ce n’est pas un mystère que le « règne de la terreur » de Ted Bundy (initié probablement dans les années 1960, étant donné que le nombre de victimes – toutes des femmes – ne s’établit pas à cinquante), a duré longtemps, principalement grâce à son attrait. Cependant, ce qui est déconcertant, c’est que des centaines de femmes ont continué à baver pour lui, même après avoir appris ce qu’il avait fait (ci-dessous, des images datant de l’époque du procès, lorsque le tueur était toujours accompagné d’une file d’attente d’admiratrices).
Avec cet exemple, nous pourrions conclure le débat lancinant sur le « féminicide », si nous voulions le prendre au sérieux (malgré les statistiques disant que l’Italie est en dernière place en Europe concernant les meurtres de femmes) : faisons comme si c’était vraiment une urgence sociale, qu’il soit absolument essentiel d’ouvrir tous les journaux télévisés avec des nouvelles concernant les femmes de telle sorte à ce que les autres sujets (comme les hommes victimes ou les affaires dans lesquelles c’est un migrant qui est le bourreau) soient relégués jusqu’au bas-fond des nouvelles locales.
Raisonnons alors sur les critères à partir desquels de nombreuses femmes choisissent leur « Prince charmant » : une étude récente publiée par le « Personality and Social Psychology Bulletin » montre comment les femmes sont littéralement dégoûtées par les « bons gars ». Un magazine américain a résumé ainsi la recherche (Study finds that men like nice women…, “Newsweek”, 25 juillet 2014) :
« Les femmes ne perçoivent pas nécessairement un homme « sensible » comme moins masculin, mais elles ne le considèrent pas comme plus attrayant que les autres. Au contraire, lorsque les femmes perçoivent leur partenaire masculin comme « sensible », elles sont moins attirées par lui. En d’autres termes, alors que dans une approche préliminaire les hommes apprécient les « bonnes filles », au lieu de cela, les femmes considèrent les « bons gars » comme plus pathétique. […] Les femmes perçoivent probablement les hommes « sensibles » comme « trop gentils » et donc manipulateurs (peut-être parce qu’ils essaient d’obtenir des faveurs sexuelles), désireux de plaire, peut-être même désespérés, et donc moins attrayants. Ou alors, les femmes peuvent percevoir un homme sensible comme vulnérable et moins dominant ».
Selon une autre étude d’une université canadienne (publiée dans la revue « Evolutionary Psychological Science »), les femmes sont sexuellement attirées par les hommes intimidants, en particulier ceux qui « soumettent » les mâles plus faibles (Dominance may make bullies more attractive leading to more sex : study, “Deccan Chronicle”, 16 décembre 2017) :
« D’un point de vue évolutif, la domination d’un homme peut le rendre plus attrayant pour les partenaires sexuels potentiels, en plus de dissuader les rivaux potentiels […]Les chercheurs ont constaté que les jeunes qui ont obtenu des résultats inférieurs au test d’honnêteté et d’humilité sont plus susceptibles d’utiliser des tactiques d’intimidation pour se procurer plus de partenaires que les autres. […]‘Nos résultats suggèrent indirectement que les intimidateurs peuvent gagner plus de partenaires s’ils sont en mesure d’utiliser stratégiquement leur intimidation contre des personnes plus faibles’. ».
(Pour citer l’étude originale : “We predicted that individuals with antisocial personality traits would be more willing and able to engage in bullying, which in turn may increase their sexual opportunities”).
Ainsi, nous le répétons, les femmes sont généralement attirées par les hommes violents, dont les caractéristiques sont synthétisées par les psychologues comme la « triade sombre » : le narcissisme, le machiavélisme et la psychopathie. C’est reconnu, point final. Reste seulement à savoir si le type d’homme en question attrape presque toutes les femmes pour une raison génétique ou sociale : c’est-à-dire, est-ce la nature qui pousse les femmes à désirer de tels hommes, ou est-ce les femmes qui induisent de tels comportements dans le sexe masculin en accordant l’avantage reproducteur aux hommes violents et dominants.
La vérité se trouve probablement au milieu, en tout cas la conclusion est toujours univoque. Non seulement les intimidateurs obtiennent tous les rapports sexuels occasionnels, mais ils sont le « premier choix » quand il s’agit de mariage, comme en témoigne une étude anglaise (Science Explains Why Women Are Attracted To Narcissistic Assh*les, “elite daily”, 8 avril 2015) :
« Les femmes sont généralement attirées par les hommes narcissiques et les épousent souvent. […] Les femmes qui veulent « s’engager » semblent attirées par les hommes qui sont le type par excellence qui ne convient pas aux engagements. Apparemment, tout cela aurait à voir avec l’estime de soi et la force qui émane des hommes narcissiques. Lorsque les femmes sont à la recherche d’un compagnon convenable, ce sont certainement les qualités qu’elles préfèrent ».
Les recherches de l’Université de Durham sur plus de 100 étudiantes, dont parle « Psychology Today » (Why Do Women Fall for Bad Boys ?, 21 octobre 2013), obtiennent des résultats presque identiques, « les hommes de la triade noire réussissent sexuellement mieux que les autres » :
« [Selon l’étude] les femmes réagiraient aux signes de « qualité masculine » lorsqu’il s’agit de reproduction. Quant à l’accouplement à court terme, les femmes peuvent être attirées par ces « méchants » qui font preuve de confiance, d’entêtement et de tendance à prendre des risques. […]‘Les femmes peuvent répondre à la capacité des mâles possédant les caractéristiques de la triade sombre à savoir se vendre ; une tactique utile dans une « course aux armements » coévolutionnaire dans laquelle les hommes arrivent à convaincre les femmes de poursuivre leur stratégie’. ».
Revenant sur l’épineuse question des tueurs en série, avec laquelle nous avons commencé l’article, comme une manifestation extrême de cette tendance, nous nous souvenons que dans l’excellent volume A Billion Wicked Thoughts (2011), les deux érudits américains Ogas et Gaddam ont enregistré l’incroyable succès des tueurs en série (pas seulement les plus « célèbres » tels que Ted Bundy, Charles Manson ou David Berkowitz) sous la forme de recueil de lettres d’amour et offres de mariage ou d’accouplement. Comme l’explique « Psychology Today » (Why Do Women Fall for Serial Killers ?, 24 avril 2012),
« Sur le plan conscient, beaucoup de femmes aimeraient que leurs hommes soient gentils, empathiques, compréhensifs et respectueux, mais il y a quelque chose dans leur « firmware » qui les rend très sensibles aux « bad boys ». Peut-être parce que, comme le dit l’auteur de romans roses Angela Knight : ‘Notre femme des cavernes intérieure sait que l’homme-faible peut devenir à tout moment le repas d’un tigre’. ».
Le phénomène affecte évidemment (sinon spécialement) les féministes, comme nous l’avons exploré ici. Bref, noli me tangere : le dribble quotidien sur les « hommes qui tuent les femmes » ne concerne non seulement pas les pauvres mâles exclus « dal baccanale », mais à certains égards pourrait aussi représenter une tentative (dictée par l’instinct ?) de marginaliser encore plus les hommes déjà exclus (de par leur caractéristiques physiques et psychologiques) du « marché sexuel ».
À la lumière des études scientifiques et académiques énumérées, il serait hypocrite de ne pas conclure qu’un « féminicideur potentiel » jouit depuis l’adolescence d’une vie sexuelle satisfaisante et galvanisante, et que l’approbation des femmes l’amène à souligner surtout les traits négatifs de sa personnalité, car après tout il ne s’agit pas de simple extraversion, de charisme ou d’estime de soi, mais d’arrogance, de narcissisme, de brutalité, de manque de scrupules, et évidemment d’une tendance à des comportements violents que les hommes de ce type n’ont aucun intérêt à cacher.
Ensuite, ceux qui veulent peuvent aussi continuer à raconter des contes de fées : cependant, ce ne sera pas la pleurniche ininterrompue ou le terrorisme psychologique qui empêchera les femmes de prendre les brutes au lit, de les épouser et ensuite de se faire tuer. Aussi parce que si tous les mâles italiens deviennent à la fois sensibles, conscients, fragiles et délicats, les femmes seraient prêtes à les remplacer par un spécimen exotique et angoissant venant de Dieu sait où (ce qu’elles font déjà). En tout cas, vous n’obtiendrez rien ainsi de toute façon. Faites-vous une raison.
Traduzione: Les Trois Étendards