« Quand Naples était une des plus célèbres capitales de l’Europe, une des plus grandes villes du monde, il y avait de tout à Naples : il y avait Londres, Paris, Madrid, Vienne, il y avait toute l’Europe. Maintenant qu’elle est déchue, à Naples il n’est resté que Naples. Qu’espérez-vous retrouver à Londres, Paris ou Vienne ? Vous y trouverez Naples. C’est la destinée de l’Europe de devenir Naples. Si vous restez quelque temps en Europe, vous deviendrez vous aussi des Napolitains ».
(Curzio Malaparte, La pelle, 1949)
« Toute la souffrance infligée aux Européens – au service d’un artifice créé par l’homme, à savoir l’euro – est d’autant plus tragique qu’elle est inutile » (Joseph Stiglitz, 2014)
« On a imaginé ce chiffre de 3% en moins d’une heure, il est né sur un coin de table, sans aucune réflexion théorique. […] Mitterrand veut qu’on lui fournisse rapidement une règle facile, qui sonne économiste et puisse être opposée aux ministres qui défilaient dans son bureau pour lui réclamer de l’argent. […] On allait vers les 100 milliards de francs de déficit, ça représentait plus de 2% de déficit. 1%? On a éliminé ce chiffre, impossible à atteindre. 2%? Cela nous mettait trop sous pression. 3%? C’est un bon chiffre, un chiffre qui a traversé les époques, cela faisait penser à la Trinité » (Guy Abeille)
« La vie n’est pas juste : si vous avez trop mangé et trop grossi, mais que d’autres personnes sont toujours minces, je vous aiderai à payer le docteur. Ce n’est pas un diktat, aider ceux qui ne peuvent pas s’aider seul demande notre compréhension » (Angela Merkel, décembre 2013)
« La crise grecque pourrait bien rester dans les mémoires comme le plus grand succès de l’euro » (Mario Monti, 2011)
« Les amis de Poutine sont des extrémistes de droite ou de gauche, motivés par l’anti-américanisme. Ils détestent l’idée de civilisation occidentale. L’Amérique fait beaucoup d’erreurs, mais il est une démocratie avec une opinion publique démocratique. Une opinion publique qui n’existe pas en Russie et existe à peine en Hongrie. Il faut être clair. Le populisme est un serpent qui est fascinant que celui de la Bible, il a une charme dangereux. Plus nous nous sentons paralysés par la peur, et moins nous serons prêts à lutter pour l’Europe que nous voulons »
(Daniel Cohn-Bendit, « La Repubblica », 22 avril 2014)
«Nous ne sommes pas beaucoup à aimer l’Europe d’un amour charnel, d’un amour concret, d’un amour patriotique. Combien dans l’Italie du XVIe siècle aimaient l’Italie? Machiavel l’aimait de cet amour implacable, intransigeant, immoral que je voudrais avoir la force de mettre au service de l’Europe»
(Pierre Drieu la Rochelle, avril 1942)
« Pendant 30 ans en Italie sous les Borgias, ils ont eu la guerre, la terreur, des meurtres et des massacres, mais il y a aussi eu Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. En Suisse ils ont eu 500 années d’amour fraternel, de démocratie et de paix, et qu’est-ce que cela a produit ? Le coucou ! »
(Orson Welles)
« Pour ceux qui ont vécu comme moi dans le ventre du monstre soviétique, la vérité est évidente. Nous pouvons même prévoir avec une bonne approximation ce qui se passera après. Ce n’est pas si difficile, rappelez-vous une seule règle fondamentale : les résultats des expériences utopiques sont toujours diamétralement opposées aux promesses.
On nous dit que l’une des raisons pour lesquelles la superpuissance européenne est nécessaire est d’éviter les guerres. Actuellement l’Europe n’est pas menacée par un conflit, en tout cas pas par un conflit grave. Mais à la fin de l’expérience, les pays européens se détesteront à un point tel que se retrouveront vraiment à la veille d’un conflit.
On nous dit que l’objectif de l’Union Européenne est de nous faire prospérer. Notre économie sera en mesure de concurrencer les Etats-Unis et permettre à l’Europe de défendre ses intérêts. Tout à fait le contraire. L’économie de l’Union Européenne sera de plus en plus accablé par une réglementation et une bureaucratie insupportables. Les nations européennes deviendront de plus en plus pauvres et demanderont de l’aide des États-Unis. Mais difficilement les États-Unis seront en mesure de sauver l’Europe avec un autre Plan Marshall »
(Vladimir Boukovski, 2007).
« Selon l’anthropologue Jerome Lewis, les Mbendjele croient que le monde des esprits est habité par des personnes à la peau blanche. Pour définir l’au-delà et l’Europe ils utilisent le même mot, putu. “Amu dua putu” est un euphémisme pour indiquer la mort : au sens propre, “Il est allé en Europe” »
(Joshua Foer, How I learned a language in 22 hours, “The Guardian”, 9 novembre 2012)